Un patrimoine exceptionnel
Avec ses 2000 ans d’existence, le Pont du Gard surplombe fièrement la vallée sinueuse et profonde du Gardon. Image incontestée de la civilisation romaine, il a traversé les siècles sans grand dommage. Ses dimensions spectaculaires, son architecture aérienne et son remarquable état de conservation forcent l’admiration et l’étonnement.
Pont du Gard au levant (Stéphane Barbier)
Un colosse de pierre
Véritable prouesse technique, la construction du Pont du Gard a nécessité le travail d’un millier d’hommes, estime-t-on, qui, pendant près de 5 ans, se sont mis au service du rêve de grandeur de l’Empire romain.
C'est le plus haut pont jamais construit sous l'Antiquité. Pour créer l'arche centrale qui enjambe le Gardon, ils ont élaboré un des plus grand cintre en bois au monde. Il est le seul exemple d'aqueduc à 3 étages superposés encore visible.
Le Pont du Gard, bien du Patrimoine Mondial
En 1985, le Pont du Gard a été inscrit sur la liste des Biens du Patrimoine mondial par l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture). Par cette inscription, le Pont du Gard est reconnu au niveau mondial car il satisfait à trois critères.
C’est un :
- chef d’œuvre du génie créateur humain,
- témoignage unique et exceptionnel sur la civilisation romaine,
- exemple éminent d’un type de construction et d’ensemble architectural et technique, les aqueducs, illustrant une période significative de l’histoire de l’Humanité, la période romaine.
Mise en lumière du monument les soirs d'été (Yann de Fareins)
L’inscription au Patrimoine Mondial … quelques critères
Selon la convention établie en 1972, tous les sites culturels et/ou naturels figurant sur la liste du Patrimoine Mondial possèdent une valeur universelle exceptionnelle. Par ailleurs, ils répondent également au minimum à l’un des dix critères de sélection expliqués dans le « Guide pour la mise en œuvre de la Convention du Patrimoine Mondial ». Indispensables, ces derniers sont régulièrement revisités par le Comité pour rester en phase avec l'évolution du concept même de Patrimoine Mondial.
En janvier 2017, 193 pays avaient ratifié la Convention du Patrimoine Mondial, s’engageant ainsi à la protection et à la gestion de leurs Biens, garantissant leur authenticité et leur intégrité. La liste du Patrimoine Mondial comporte à ce jour (décembre 2019) 1121 biens, répartis en 213 biens naturels, 869 biens culturels et 39 sites mixtes. La France compte 45 biens.
Depuis 2007, l’Association des biens français du patrimoine mondial réunit les gestionnaires de biens français inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO soucieux d’améliorer la qualité de la protection et de la valorisation de leurs biens, de prendre part aux réflexions relatives aux politiques publiques conduites en France et de coopérer avec tous les sites culturels et naturels de la communauté internationale qui constituent un patrimoine universel, tout en œuvrant pour leur promotion.
Logo UNESCO (UNESCO)
Petite histoire de l’inscription sur la liste des Biens du Patrimoine Mondial par l’UNESCO
L’idée fondatrice de la Convention du Patrimoine Mondial est née au lendemain de la Première Guerre Mondiale dans un mouvement international de protection du Patrimoine Mondial, Culturel et Naturel. Sa mise en place est le résultat d’une fusion entre le désir de préservation de la nature et celui plus urgent de cerner les dangers menaçant les sites culturels.
Défendre le patrimoine culturel
La question de la sauvegarde des biens de l’humanité s’est posée pour la première fois à la veille de la construction du barrage d’Assouan en Egypte, véritable projet pharaonique des temps modernes. Destiné à produire de l’électricité en masse pour le pays, sa réalisation allait provoquer l’inondation totale d’une partie de la Vallée, noyant sur son passage de très nombreux vestiges dont les deux temples d’Abou Simbel.
Véritables trésors de la civilisation égyptienne, leur disparition programmée déclencha une réelle prise de conscience du danger encouru par tous les sites patrimoniaux mondiaux.
Rapidement, les autorités égyptiennes et soudanaises lancèrent un appel à l’aide auprès de la Communauté Internationale afin d’organiser une opération de sauvetage. L’UNESCO y répondra par la mise en place d’une campagne exceptionnelle de plus de 80 millions de dollars, financée pour plus de la moitié par une cinquantaine de pays.
Durant plusieurs mois, les principaux temples furent découpés, déplacés puis réassemblés plus haut dans le désert, loin de la future zone inondable. Grâce à cette entreprise colossale, techniciens et scientifiques permirent à l’Egypte de sauver son Patrimoine de la destruction.
Suite à cet épisode l’UNESCO et le Conseil International des Monuments et des Sites (ICOMOS) amorcèrent la préparation d’un projet de convention sur la protection du patrimoine culturel.
Préserver les plus beaux espaces naturels
Dans la lignée de cette nouvelle prise de conscience, plusieurs fondations proposèrent de mettre en place une coopération internationale pour la sauvegarde « des lieux, paysages et sites historiques les plus extraordinaires » existants à ce jour. Cette approche différente de la défense du Patrimoine Mondial sera présentée à la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement Humain de Stockholm, en 1972, avant d’être adoptée par l’UNESCO quelques mois plus tard.
En considérant le patrimoine sous ses aspects culturels aussi bien que naturels, la Convention rappelle l’interaction entre l’être humain et la nature, ainsi que la nécessité fondamentale de préserver l’équilibre entre les deux.
Pour en savoir plus sur la Convention du Patrimoine Mondial visitez le site officiel de l'UNESCO