Infos pratiques
50 km d'aqueduc entre Uzès et Nîmes
Dénivelé : 12.17 m
Hauteur du Pont du Gard : 48,77 m
Période de construction : 1er siècle
Le Pont du Gard, des dimensions hors normes
Le Pont du Gard est un pont-aqueduc construit par les Romains au 1er siècle de notre ère. Il est exceptionnel par ses dimensions puisque avec ses 49 mètres de hauteur, c’est le pont-aqueduc romain le plus haut du monde. Il est composé de 3 rangées d’arches superposées (6 arches au premier niveau, 11 arches au second niveau et 47 arceaux à l'origine), ce qui constitue également une réalisation rarissime pour l’époque. Il est enfin remarquable du fait de son excellent état de conservation qui lui valent aujourd'hui d’être admiré comme un chef d’œuvre du génie créateur humain. Il est le seul exemple de pont antique à 3 étages encore debout aujourd'hui. Près d'un millier d'hommes ont travaillé sur ce chantier colossal achevé en seulement 5 ans.
Quelques chiffres :
Poids total : 50.000 tonnes
Volume total : 20.000 m3 équivalent au volume solide de la Tour Eiffel
Technique de construction : rouleaux d’arches juxtaposées qui est une forme de standardisation de la construction
Ouverture arche majeure : 25 m (une des plus grandes du monde romain)
Le Pont du Gard, vue aérienne (Anna Preiss)
L’aqueduc : 5 siècles d'eau courante pour la ville de Nîmes
L'intérieur de la canalisation (Yann de Fareins)
Construit vers 50 après JC, sous les règnes de Claude ou de Néron, l’aqueduc auquel le Pont du Gard appartient, alimenta pendant 5 siècles la ville de Nîmes en eau sous pression, en grande quantité. La cité romaine, l'antique « Nemausus », connaît au 1er siècle un tel développement qu'elle décide de se doter d'un aqueduc, à l'instar de Rome, capitale et modèle pour tout l'empire romain. Cette réalisation donne à la ville (qui compte alors 20.000 habitants) un prestige nouveau : fontaines, thermes, eau courante dans les riches demeures, salubrité des rues contribuent à l’agrément et au bien-être dans la cité. Grâce à une pente moyenne de 25 cm par kilomètre, parmi les plus faibles jamais réalisées à cette époque, l'aqueduc acheminait par gravité 30.000 à 40.000 m3 d'eau courante par jour depuis une source située à Uzès, sur une distance de 50 kilomètres jusqu'à Nîmes.
La canalisation (specus) de l’aqueduc a une largeur constante de 1,35 m . Elle est recouverte d’une voûte protégée par un enduit de mortier de chaux. Souterraine et implantée en tranchées (ou en tunnels) à 90% de son parcours, elle est soutenue, pour le reste, par des ouvrages adaptés à tous les franchissements : ponts, ponceaux, ponts à arcades continues. Ces 19 éléments aériens constituent 10% de l'aqueduc. Certaines de ces constructions sont encore visibles le long du parcours d'Uzès à Nîmes et 9 d'entres elles se trouvent sur le site du Pont du Gard, en amont et en aval du Pont. Ces ouvrages antiques sont régulièrement confortés et consolidés. Pour les amateurs, un sentier de découverte balisé longeant ces vestiges est proposé.
La carrière antique
Située à 600 mètres en aval du pont sur la rive gauche du Gardon, la carrière de l’Estel a été un des principaux lieux d’extraction de la pierre utilisée pour la construction du Pont du Gard. Les récentes fouilles de cette carrière ont permis de mettre au jour le chantier antique et ses fronts de taille et de mieux comprendre les techniques utilisées par les Romains. Les blocs de pierre étaient transportés par voie d'eau et par voie terrestre selon la localisation du chantier.
Au XVIIIème, à l'époque de la construction du Pont routier (Pont Pitot) accolé à l’ouvrage antique, la carrière connaît une nouvelle et importante extraction.
Malgré les 18 siècles qui séparent ces deux chantiers, l’évolution des techniques est très faible et peu perceptibles pour l’observateur non spécialisé. Ce lieu, répertorié à l’inventaire des monuments historiques est fermé au public, mais des reconstitutions à l'échelle réelle sont aujourd'hui visibles dans le Musée.
Carrière de l'Estel, rive gauche (Stéphane Barbier)
Fruit d’une architecture hors normes, le Pont du Gard est l’un des vestiges romains le mieux conservé au monde. Chargé d’histoire, il fut aussi la source d’inspiration de nombreux artistes.